Le lendemain, je décide d’honorer l’invitation de Richard… souvenez-vous : celui à qui j’ai remis l’iPhone sauvé pendant la course.
rdv 7h00 sur la plage pour sortie pirogue à 6…
À l’eau ! Enfin… Hormis la Kayak Safety Patrol de l’Ironman.
Rappel : pendant l’Ironman, j’ai réalisé un sauvetage de valeur : un iPhone grand modèle dans un étui étanche flottant top qualité.
Il partait vers le large.
La personne qui l’a récupéré — Richard — est entraîneur dans un club de pirogue à balancier — outrigger canoe (keunouou).
J’étais invité à un entraînement, en remerciement.
Pour seniors, mais un entraînement. Et les seniors d’ici ils dépotent !
RdV à 7h sur la plage.
Ils sont en plein remontage des balanciers : Ironman Corp. leur avait fait dégager toute la plage. Ils les ont rapporté hier n’ont pas encore tout réassemblé.
Le club a été fondé, par Pierre, marié à Augustine… d’origines marquisiennes et tahitiennes !
Autant dire que le club accorde de la place à la spiritualité polynésienne dans sa pratique.
Je vous invite à lire l’historique et l’à propos de leur site
La pirogue est une 6 places, 400 lbs (pounds = livres) soit 181kg… En tahitien : va’a ono. V6 en abrégé.
Pas facile à mettre à l’eau, et encore moins à remonter depuis la plage !
Vous n’aurez pas d’images en action, regardez Youtube, moi j’avais trop de mal à suivre les seniors 😅
Et là ils ne vous ont même pas parlé de la distance… A Tahiti, il y a une course de 128km en 3 étapes… Ils ne parlent pas non-plus du water-change : le « relais-humide »…
Sur les courses longues, ce sont des équipes de 9 pour 6 places qui courent. Un bateau suiveur emporte 3 relayeurs. Régulièrement, il les largue en amont de la pirogue. juste avant qu’elle passe à côté d’eux, 3 pagayeurs sautent à l’eau, les 3 relayeurs enfourchent littéralement la pirogue à la volée. Les 3 autres sont récupérés par le bateau suiveur.
Bon nous on n’en est pas là… A cause du remontage du balancier, le chef de bord n’a pas eu le temps de dire la bénédiction complète avant de partir mais on a eu droit à quelques mots en maorais en sortant de l’anse et 3 coups de conque rapides.
Il la garde avec lui dans un filet tressé. (Cf photo de la team)
On pagaie en alterne : un à gauche un à droite etc.
Toutes les minutes, le rameur de pointe lance un
Hh’ou montant interrogatif…
Le chef de bord — en 4e exceptionnellement — et un peu les autres — répond(ent) par un Hh’ou très grave et descendant.
Quand ça file bien, ce truc vous fout les poils…
On est assis sur une planchette. Pas de cale-pieds.
On se penche en avant pour aller planter loin, on tire en tournant les épaules, comme en kayak (on ne tire pas avec les bras !)
Et on sort au niveau de la hanche. Sinon on éclabousse derrière (désolé 😄)
C’est pas doux !
Dès le départ ils envoient du bois.
Tôt le matin avec le petit déj dans le bide w(je croyais qu’on allait faire une grande balade peinards) c’est pas cool. Demain matin je vais manger plus léger. 😄 Oui… j’y retourne 😃😉
A bord c’est plutôt ambiance course que sortie bien-être. En tout cas pas la balade touristique.
Derrière moi la retraitée américaine me la joue… américaine ! A grand renfort de cris d’encouragements…
Yes Pascal ! You’re doing great Pascal ! You got it ! Yeah !
J’ai du mal à répondre, le souffle coupé par l’effort et la position penché en avant.
Tous les 1/4 d’heure une pause bienvenue me permet de survivre.
A la fin tout le monde porte la va’a pour la ramener à son point de départ. Le nez vers la mer…
On ne fait pas n’importe quoi !
Et après on fait le cercle et chacun y va de son petit laïus pour comenter la sortie qu’on vient de faire : remercier l’océan, le groupe, etc.
Il ya des règles, c’est plus ou moins codifié et emprunt de culture.